La notion d’intelligence collective a le vent en poupe en ce moment! Cela reste néanmoins une « expression valise » où l’on peut retrouver beaucoup d’approches assez différentes. Un ancien article ( les 4 générations d’intelligence collective ) avait déjà pour but de lever certaines confusions.
Un petit détour par les courses à voile
Les voilier de course ressemblent de plus en plus à cela : ils volent littéralement au-dessus de l’eau. Cela n’a pas toujours été le cas !
L’ancien paradigme concernant les voiliers (comme tous les bateaux), était que leur vitesse maximale dépendant de leur longueur de flottaison. Dans ce paradigme, le Phocéa ( Wikipedia ), bateau de 72m de long fut construit dans le milieu des années 70.
Puis, avec l’arrivée des planches à voiles qui surfaient sur les vagues, le paradigme évolua pour arriver à des bateaux avec un arrière assez plat pour pouvoir déjauger et surfer :
Le saut paradigmatique suivant dans ce domaine nous arriva avec des foils qui décollent littéralement la coque de l’eau. Le dernier record de tour du monde en solitaire pulvérisé par François Gabart ( Wikipedia ) en 2017 à près de 64 km/H (35,5 noeuds) de moyenne ! Le record du monde de vitesse est actuellement de 68 noeuds en vitesse de pointe ( records maritimes ), ce qui demanderait un bateau avec un longueur de flotaison de 874 m pour arriver à cette vitesse selon l’ancien paradigme !!
Retour à l’Intelligence collective
Les sciences humaines et l’intelligence collective profitent également de sauts paradigmatiques. L’IC a fait un premier bond paradigmatique ( passage de l’IC de 1ère à celle de 2e génération) dans le milieu des années 80 avec l’apparition du Forum Ouvert puis le World Café, suivi de diverses approches comme le co-développement (voir à ce sujet : Codéveloppement versus MasterMind ), le design Thinking, etc… Toutes ces approches ont permis de faire des percées dans la méthodologie et les résultats dans le domaine de la créativité et de l’innovation. Elles se basent néanmoins sur la collecte des résultats des intelligences individuelles des participants, avec parfois des phénomènes de sérendipité naturelle (intervention d’intuition ou d’instinct fugace car non explicitement facilité).
La 3e génération d’IC se réfère à l’utilisation du « champ » (informationnel, émotionnel, etc…) qui relie l’ensemble des membres du collectif). En étendant cette connexion de champs en dehors des membres du collectif et en y ajoutant la mobilisation et le travail en synergie des trois centres d’intelligence de l’être humain : tête, coeur et corps/cerveau entérique), nous commençons à atteindre cette 4e génération d’intelligence collective.
Le chemin pour y arriver
Comment y arriver ? Cela demande d’abord à chaque membre du collectif d’être dans ce que Robert Dilts appelle « l’état C.O.A.C.H. », acronyme pour un état où nous sommes :
Centré (un centrage sur son corps et ses ressentis)
Ouvert (Ouverture d’esprit tout azimut)
Alerte (une conscience alerte, prête à capter les signaux les plus faibles)
Connecté (à soi, aux autres, au champs d’information, émotionnels, etc…)
Hospitalier (pour accueillir tout ce qui va pouvoir surgir dans notre champ de conscience)
Une fois l’ensemble des membres étant individuellement dans un état COACH, le facilitateur d’IC de 4e génération va amener la co-création d’un « contenant génératif », qui va être la base de « l’intelligence du collectif ». C’est cette intelligence du collectif, cette intelligence du Système, qui est bien plus grande que la somme des intelligences prises individuellement, qui est cette intelligence collective appelée de 4e génération. C’est elle qui transcende les individualités (plus ou moins égotiques) et qui peut se connecter à des champs au-dela du Système lui-même pour aller y chercher des resources, des informations inaccessibles autrement. Elle se réfère au niveau d’existence « B’O’-Turquoise » de la Spirale Dynamique et est de ce fait profondément transformatrice, aussi bien du collectif que des individus qui le composent.
Cette transformation native est spécifique à l’IC de 4e génération et absente des générations précédentes !
A partir de ce « contenant génératif », Le facilitateur va pouvoir faire émerger, mettre en synergie puis organiser un essaimage des différentes ressources apportées par les divers champs. C’est la phase « créativité » de « l’Imagineering » de Walt Disney. Une fois cette phase explorée, l’intelligence du Système va pouvoir aller explorer le couple « réalisation-critique » de l’Imagineering et transformer la créativité en innovation en déroulant le plan d’action sous forme de story board. L’expérience montre que cette approche est de trois à cinq fois plus rapide qu’avec des approches plus classiques d’IC (forum ouvert, world café) pour de simples raisons :
- pas de temps à passer à diverger puis converger/trier : une solution « optimale » surgit assez rapidement
- les « moi/égos » individuels sont mis de côté au moins le temps des séances, ce qui économise les conséquences des « jeux politiques » et les conversation de « défense de territoire ou prés carrés ».
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