Pour avoir une organisation efficace et efficiente, des relations basées sur une bonne communication interpersonnelle sont fondamentales.
Faisant suite à notre billet précédent, nous allons continuer à explore les freins à une saine relation interpersonnelle.
La recherche d’économie d’énergie dans tous les domaines de notre cerveau nous amène à faire, inconsciemment, des « optimisation » par arbitrages (voir entre autre le système I de Kahneman ici ). Dans le domaine de la communication interpersonnelle, cette optimisation se présente sous la forme de trois actions qui ont été étudiée par Noam Chomski (https://www.youtube.com/watch?v=-wJDf9gAWW4 ) et ont été présenté dans sa thèse de doctorat en 1957.
Il s’agit de :
1) l’omission
2) les généralisations
3) la distorsion
L’OMISSION :
Plusieurs processus peuvent être à l’œuvre dans l’omission.
a) Un processus par lequel une information nécessaire pour comprendre le sens de la phrase a été supprimée : une partie de la phrase est manquante.
Je vais faire face ==> à quoi ? à qui ?
Je pars ==> où ? quand ?
Je suis incapable ==> de faire quoi ?
Je ne suis pas d’accord ==> sur quoi ? avec qui ?
b) Un processus par lequel un nom a été remplacé par un pronom imprécis : le sujet (ou le complément) de la phrase est vague.
C’est important ==> qu’est-ce qui est important ?
Ne fais pas ça ==> qu’est ce que je ne dois pas faire ?
On pense que… ==> qui pense que… ?
Les autres ne me regardent pas ==> qui ne te regarde pas ?
c) Un processus par lequel nous supprimons la deuxième partie d’une comparaison.
C’est une meilleure idée ==> meilleure que quoi? Par rapport à quoi ?
Il est plus à l’aise ==> plus à l’aise que qui, que quand ?
d) Un processus par lequel un verbe vague laisse planer le doute sur le sens de la phrase : cela peut créer des équivoques. Des verbes comme punir, rejeter, gâter, ignorer etc. … sont non spécifiques dans la mesure où il existe plusieurs façons d’être puni, rejeté, gâté, ignoré.
Elle se débrouille pour m’embêter ==> Comment est-ce qu’elle t’embête ?
Quand il me parle, il me blesse tout le temps ==> Comment précisément te blesse-t-il ?
L’objectif premier est déjà d’éviter ces formes d’omission. En tant qu’interlocuteur, nous allons pouvoir combler ces omissions en posant des questions appropriées.Le but des questions sur les omissions est de chercher l’information manquante. Le but des questions dans le cas des verbes non spécifiques est de faire préciser l’information donnée, qui est trop vague, pour aller chercher une information plus précise et donc éviter toute interprétation (qui de plus a de forte chance d’être erronée).
LES GÉNÉRALISATIONS
Les généralisations permettent de créer des catégories ou des classes à partir d’un cas isolé ou d’un petit nombre d’exemples. Elles créent un environnement rassurant où les choses et les gens ne bougent pas, ce qui conserve et force les habitudes. Elles figent le monde, créant des croyances et limitant le changement. Basées sur les ressemblances, les généralisations ne voient plus les différences, ce qui limite les capacités d’adaptation. Or, les génies ont réussi là où « tout le monde savait qu’on ne pouvait rien faire ! »
Différents types de généralisation :
a) Quand nous avons à faire à des mots qui généralisent avec excès : jamais, toujours, tout, tous, personne, chaque fois, définitif … Les questions à poser sont de deux sortes, soit elles exagèrent l’exagération, soit elles cherchent un contre exemple.
Personne ne m’aime ==> vraiment personne ?
II ne m’écoute jamais ==> jamais de ta vie il ne t’a écouté ?
OU ==> te souviens-tu d’une fois où il t’a écouté ?
b) L’utilisation de tournures de type : je dois, je suis obligé de, il faut que, il est nécessaire, c’est obligatoire …
Je dois être attentif ==> que se passerait-il si tu étais inattentif? (mise à jour des conséquences qu’il attend et / ou qu’il redoute).
==> qu’est-ce qui t’empêche d’être détendu? (mise à jour de la cause, de la croyance, de l’obstacle).
c) Par un processus par lequel un verbe d’action a été transformé en substantif: amour, respect, décision, communication …
Les verbes aimer, respecter, décider, communiquer peuvent se conjuguer au passé, présent, futur ou conditionnel, ce qui les rend vivants et limités dans le temps, alors que les noms (c’est-à-dire les verbes chosifiés) sont statiques et figent la situation qu’ils décrivent.
Notre communication est décevante è comment voudrais-tu mieux communiquer avec lui ?
J’ai du mal à prendre des décision ==> comment voudrais-tu décider ? ou
==> de quoi as-tu besoin pour décider plus facilement ?
II n’y pas de chaleur dans ce groupe ==>qui n’est pas chaleureux avec toi ?
Remplacer la nominalisation par le verbe correspondant permet de défiger.
d) Par un processus par lequel on affirme quelque chose dont on ignore la provenance. Ce sont des phrases qui affirment sans préciser qui en est l’auteur.
Les japonais sont des fourmis. ==> Qui dit cela ?
L’argent ne fait pas le bonheur.==> C’est vraiment ton avis ?
Ce sont des règles, des proverbes, souvent des jugements. Le but est de questionner la pertinence de ces affirmations.
LA DISTORSION
Appelée aussi malformation sémantique, c’est par les distorsions que nous tentons le plus de modifier la réalité, afin de la faire rentrer dans notre carte du monde (= notre façon de voir les choses) pour conforter nos idées et notre point de vue.
a) Processus de lien cause-effet linéaire :
Tu manges du chocolat car tu as faim ==> En quoi la faim et le fait de manger du chocolat sont-ils reliés ?
Le but de ces questions est de permettre à la personne de prendre conscience qu’elle est responsable de ses réactions : être en colère, se rendre malade. Et oui, chacun de nous est le propriétaire de ses émotions, ses pensées et ses comportements.
b) Processus d’amalgame : des choses proches deviennent équivalentes.
Il/elle est fainéant comme son frère ==> quelle relation entre le comportement de son frère et cette personne ?
c) Processus de lecture de pensée (interprétation).
Dans ce processus, on prête à l’autre (à partir de son propre modèle du monde) un sentiment ou un état. On prétend savoir ce qui se passe dans la tête de l’autre.
Je sais que tu vas aimer ma copine. ==> Sur quoi te bases-tu pour savoir que je vais l’aimer ? Comment le sais-tu ?
Je sens bien que vous êtes intéressé par cette idée. ==> Comment peux-tu le savoir ? Comment arrives-tu à cette conclusion ?
Ces questions débouchent souvent sur une explication de type équivalence complexe, ou cause à effet que l’on peut questionner à nouveau.
Ces différents processus peuvent se corriger assez facilement par coaching, avec pour conséquence des relations interpersonnelles plus claires et surtout une meilleure efficacité de vos équipes. Si vous avez besoin d’être aidé sur ce sujet, appelez-moi maintenant au 06 38 76 68 19 pour échanger sur le sujet et voir ensemble comment remédier à la situation….
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